Cette méthode de soin manuelle, proche de l’ostéopathie, permet de libérer des tensions et d’apaiser des douleurs. À découvrir.
Longtemps les fascias ont été considérés comme de simples bandelettes qui entouraient nos muscles et nos organes, tels des filets inertes. Depuis quelques années, la fasciathérapie, qui fait partie de l’ostéopathie, met nos fascias – 18 à 23 kg de notre corps, tout de même ! – au premier plan. Ces membranes enregistrent nos accidents comme nos soucis, tout au long de la vie, les traiter permet de leur rendre leur « liberté » : fini les douleurs en cascade, les blocages et le stress. Une thérapie à envisager lorsque la médecine vous dit que vous n’avez « rien ».
Que sont les fascias ?
Ces enveloppes d’environ 2 mm d’épaisseur recouvrent les tendons, les muscles, les groupes de muscles… Elles gainent et interpénètrent chaque structure de l’organisme ; ce sont les fascias qui donnent forme à notre corps, de la tête aux pieds. Ils sont comparables aux peaux blanches qui séparent les quartiers d’orange et les tiennent entre eux. À côté des fonctions bien définies des muscles, des os et des tendons, ils n’ont pas l’air de faire le poids. Pourtant la fasciathérapie prétend qu’ils sont au cœur d’un nombre important de maux qui échappent, et pour cause, aux radios et autres échographies. Les thérapeutes spécialisés les étirent et les « écoutent » afin de leur éviter de faire des « paquets ». « Alors que les muscles obéissent au cerveau en fonction “on/off”, explique Alexandre Paume Vega, fasciathérapeute à Marseille*, les fascias, eux, semblent plus complexes et autonomes. Ils se contractent et modifient leur comportement (élasticité, mobilité, résilience) en cas de stress lié à un coup ou à un accident, mais également à une émotion. Les fascias gardent trace de ces accumulations et se resserrent par protection, jusqu’à parfois créer de véritables espaces de tension inconsciente, la plupart du temps à bas bruit, jusqu’à ce que la douleur, l’émotion, la tension, soient insupportables par accumulation. »
La consultation
Une première consultation de fasciathérapie, comme en ostéopathie, débute par un questionnaire afin de retracer l’historique médical et celui des chocs subis (sports pratiqués, chutes, accidents…), ainsi que par une observation du corps (courbure, souplesse, état veineux…). Le traitement lui-même consiste en des effleurements très lents qui donnent parfois l’impression que le praticien médite.
Alexandre Paume Vega explique qu’il « écoute » les mouvements des fascias, voire leurs plaintes. « Le fasciathérapeute, par une éducation de la main et un long apprentissage de ressenti du corps, a pour fonction de remettre dans leur bonne physiologie les fascias et les structures tissulaires qui les environnent. Par son écoute, son attention, sa finesse de perception et sa connaissance de l’anatomie, il va percevoir les blocages, les restrictions présentes “entre les lignes” et remettre en mouvement toute la zone », explique-t-il.
La fasciathérapie, pour quoi ?
– Les traumatismes psychologiques : selon Alexandre Paume Vega, outre son rôle protecteur et de coordination, le fascia enkyste les mémoires et les émotions : une tension renferme, le plus souvent, une partie du souvenir du traumatisme, même si ce souvenir est uniquement corporel. C’est ainsi qu’on peut, par exemple, voir une émotion ou une douleur ressurgir sans raison après ou pendant la séance. Celle-ci sera cependant de courte durée si le traitement est efficace, puisque la tension résiduelle aura disparu.
– Les maux de ventre : la fasciathérapie décrispe l’estomac ou le colon comprimé et lui redonne du mouvement. Le ventre retrouve de l’espace et de la légèreté : diarrhées et constipations disparaissent, mais aussi céphalées, règles douloureuses, insomnies…
– Les douleurs récurrentes : si l’on vous dit que vous « somatisez », c’est peut-être le moment de vous tourner vers la fasciathérapie. Car ce n’est pas « dans la tête » que vous avez mal, et le fasciathérapeute n’ironisera pas sur vos douleurs, mais cherchera à les comprendre, à les retrouver, et à les soulager si cela recoupe son champ de compétences.
Qui consulter ?
La profession étant peu encadrée et les praticiens non reconnus, il est préférable de faire fonctionner le bouche-à-oreille. Optez toujours pour les praticiens modestes, qui ne vous garantissent pas la guérison miracle ni ne jouent les psychologues ou les médiums tout en dénigrant la médecine traditionnelle. De nombreux kinésithérapeutes et médecins se forment à l’ostéopathie et à la fasciathérapie. Côté finances, comptez environ 60 euros la séance d’une heure, sachant qu’1 à 3 séances sont nécessaires.