Une étude portant sur 105.000 personnes pendant huit ans pointe du doigt les aliments « ultra-transformés ».

Bonbons, pizza surgelée, sauce ketchup, soda… Depuis les années 1980, les produits de l’industrie agroalimentaire inondent les rayons de nos supermarchés. Une avalanche d’aliments trop salés, trop gras et trop sucrés suspectés aujourd’hui de favoriser le développement des cancers.

Dans le Bristish Medical Journal (BMJ), des chercheurs français suggèrent pour la première fois un lien entre la consommation de ces produits ultra-transformés et l’apparition de tumeurs cancéreuses.

Le concept nutritionnel d’«aliment ultra-transformé», apparu en 2009, désigne les aliments, produits par les industriels, contenant des additifs alimentaires (édulcorants, colorants, conservateurs…). «Ces denrées sont plus hyperglycémiantes et caloriques que les autres, mais aussi moins rassasiantes», décrit le Dr Anthony Fardet, chercheur au sein de l’unité de nutrition humaine de l’Institut national de recherche agronomique (Inra), qui n’a pas participé à l’article du BMJ. «Des propriétés qui font le lit du diabète, de l’obésité ou encore de la stéatose hépatique (surnommée “la maladie du foie gras”, NDLR).»

Une augmentation de 10 % de la portion d’aliments ultra-transformés (charcuterie, barres chocolatées…) dans le régime alimentaire est associée à une hausse de 12 % des risques de développer un cancer

S’agissant du cancer, la littérature scientifique montre chez l’animal que ces aliments industriels ont des effets cancérogènes. Pour étudier l’impact chez l’homme, l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren), en partenariat avec l’Inserm et l’Inra, a analysé dans l’article scientifique, les habitudes alimentaires de 105.000 volontaires de la cohorte NutriNet-Santé, âgés en moyenne de 42 ans, dont 78 % de femmes. Au cours des huit ans de suivi, plus de 2200 cas de cancers ont été diagnostiqués, dont 739 cas de cancer du sein et 281 du cancer de la prostate.

Il ressort qu’une augmentation de 10 % de la portion d’aliments ultra-transformés (charcuterie, barres chocolatées, soupes…) dans le régime alimentaire est associée à une hausse de 12 % des risques de développer un cancer, et en particulier un cancer du sein. «Une tendance similaire est observée pour le cancer colorectal. Néanmoins, en raison du faible nombre de cas dans notre cohorte, nos résultats ne sont pas significatifs pour ce cancer», précise Bernard Srour, chercheur au sein de l’Eren. À l’inverse, les participants qui consomment davantage de produits bruts par rapport aux aliments ultra-transformés ont un risque de cancer réduit de 9 %.

Pour cerner uniquement le rôle de l’alimentation ultra-transformée, les chercheurs ont pris en compte le niveau d’étude, la consommation de tabac et d’alcool des volontaires ainsi que leur niveau d’activité physique. Ils soulignent que la cohorte est majoritairement féminine et a un niveau socio-économique élevé. «Or on sait que ces profils se préoccupent plus de leur alimentation. De ce fait, on peut imaginer que dans la population générale, la consommation de ces produits industriels est plus élevée et que le risque de cancer est lui aussi plus important», relève le Dr Fardet.

«J’ai la conviction profonde que nous avons suffisamment de preuves pour mettre en garde la population des risques de ces aliments et appliquer le principe de précaution»

Anthony Fardet , auteur de «Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons vrai»

D’après les chercheurs, la moins bonne qualité nutritionnelle de ces aliments n’est pas le seul facteur impliqué dans cette relation. «Il se peut que les additifs alimentaires, les produits néoformés à la cuisson ou même les substances contenues dans les emballages, comme le bisphénol A, interviennent dans le processus», indique Bernard Srour. Son équipe va d’ailleurs évaluer l’impact des additifs alimentaires lors d’une prochaine d’étude. Ces substances ont, en effet, été mises en cause à plusieurs reprises ces derniers mois: les nitrites dans le jambon ou le dioxyde de titane, sous forme de nanoparticules, présent dans les biscuits. Ces produits ultra-transformés favoriseraient l’apparition de lésions cancéreuses chez l’animal.

En attendant que le coupable soit désigné, Anthony Fardet estime que ces travaux jettent un pavé dans la mare. «J’ai la conviction profonde que nous avons suffisamment de preuves pour mettre en garde la population des risques de ces aliments et appliquer le principe de précaution», affirme l’auteur de Halte aux aliments ultra-transformés! Mangeons vrai (Éditions Thierry Souccar). Selon l’étude NutriNet-Santé, près de 36 % des calories ingérées par les Français sont issues d’aliments produits par l’industrie agroalimentaire. «C’est énorme. Il ne faut pas qu’ils deviennent la base de l’alimentation. Ils ne devraient représenter qu’à peine 15 %, soit 2 portions par jour», ajoute ce spécialiste, qui précise que manger du pop-corn au cinéma ou un paquet de chips un soir est sans danger.

Pour les auteurs, ces travaux rejoignent les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS). Actualisé il y a peu, il recommande de privilégier les aliments peu raffinés (riz complet ou semi-complet par exemple) et de limiter la consommation de produits ultra-transformés.

By Thierry DUVAL

Bien manger, Bien bouger, Bien-être définit la règle de trois de Topequilibre. L'objectif de ce blog est de partager le fruit de mon expérience professionnelle pour une santé durable.


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