Que veut vraiment dire ce terme souvent mal employé ?

À l’occasion du débat sur la retraite, une expression revient souvent dans le discours, la notion de ‘valeur travail’. Deux camps s’opposent : les sympathisants de la réforme qui considérèrent qu’il faut travailler plus longtemps car le travail est une valeur, symbole d’effort et de mérite, et qui accusent l’autre camp de ‘paresse’ à ne pas vouloir travailler plus.

Grossièrement, il y aurait d’un côté les travailleurs qui participent activement à la société en travaillant plus longtemps et de l’autre, ceux qui souhaitent profiter de leur droit à la paresse en partant à la retraite plus tôt.

Or, il y a une différence entre la durée du travail et la valeur qu’il représente. Si le travail est souvent considéré comme une valeur marchande en économie, il n’en reste pas moins porteur de valeurs morales. La valeur morale concerne les individus et guide leurs choix. Ainsi sont couramment évoquées la solidarité, la bienveillance, l’amitié, l’amour, la bonté. La particularité de ces valeurs c’est qu’elles n’ont pas de prix et échappe à toute appréciation relevant d’une valeur monétaire. En revanche, le travail est une valeur marchande qui s’achète et se vend. Alors ne serait-il pas préférable de faire la distinction entre la valeur du travail et la valeur morale du travail lorsque l’on évoque ce sujet sensible du travail ?

Le travail clé de l’estime de soi et de la réalisation de soi

La valeur travail peut se définir comme la croyance en l’importance du travail en tant qu’activité qui apporte une contribution significative à la société, mais également en tant qu’élément clé de l’identité personnelle et de l’estime de soi. Le travail joue un rôle important dans l’épanouissement personnel, car il permet de développer des compétences et des talents qui peuvent être transférables dans d’autres domaines de la vie, de tisser des liens avec des collègues, de contribuer à la société et d’acquérir une identité professionnelle en favorisant l’appartenance à une communauté professionnelle.

Pour que le travail contribue à l’épanouissement personnel, il est important que le travail soit en alignement avec les valeurs, les intérêts et les talents de la personne. Si une personne trouve son travail ennuyeux, inutile ou trop stressant car perçu comme une contrainte ou un obstacle à la réalisation de ses aspirations, cela affecte son bien-être mental et émotionnel. En revanche, si le travail est motivant, stimulant et en adéquation avec les aspirations personnelles, il apporte un sentiment de satisfaction, de fierté et d’accomplissement.

En plus d’être une vertu à valoriser, le travail est donc un élément central et structurant de la vie avec une structure quotidienne permettant d’organiser son temps et ses activités autour d’un horaire de travail régulier. Le travail peut également fournir une structure financière, en offrant un revenu régulier qui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Il  est souvent associé à l’idée de mérite et de récompense, où un travail acharné et la persévérance peuvent mener à des réalisations professionnelles, financières et personnelles. Cependant, il est important de souligner que le travail ne doit pas être l’élément unique structurant de la vie, et qu’il est important de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.

Cependant, il convient de noter que la valeur travail peut parfois mener à des excès, comme le surmenage, le stress professionnel, et même l’épuisement professionnel ou burn-out. Il est donc important de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, ainsi que de s’assurer que le travail contribue à notre bien-être et à notre épanouissement personnel, plutôt que de nous épuiser.

Modification du rapport au travail

La valeur-travail est un concept d’économie selon lequel le travail, créateur de richesse, est ce qui donne sa valeur au bien. Cette théorie de la valeur est contestée par ceux qui lui préfèrent une conception subjective de la valeur. Les temps ont changé, le Covid et ses obligations de distanciation auront définitivement révolutionné notre manière de concevoir le travail. Même si le télétravail fait débat par ses inconvénients comme celle du temps de travail, de l’espace privé-pro, de la sociabilité au bureau, ces nouvelles organisations de travail transforment nos habitudes et rendent aussi plus floues les limites entre la vie professionnelle et personnelle. Télétravail, horaires flexibles, quiet quitting, coworking, semaine de quatre jours, voilà autant de nouveaux concepts entrés dans le débat actuel et qui viennent remettre en question la vision classique du travail. Les bénéfices sont multiples comme une diminution des risques des pathologies physiques et mentales liés au travail dûs à un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. A cela s’ajoutent des économies d’énergie pour les entreprises pour une productivité égale.

Selon une enquête IFOP, une majorité de Français perçoit désormais le travail comme une contrainte (54 %), plutôt que comme une source d’épanouissement. Le risque d’une démission de masse, crainte alimentée par la situation du marché du travail américain courant 2021, est désormais évoqué en France. Cette grande démission a vu un nombre record de travailleurs quitter leur poste suite aux premières vagues de la crise du Covid, soit pour changer de travail et chercher un autre emploi, soit pour se retirer purement et simplement de la population active. Durant les confinements sanitaires, les travailleurs, pour près de 11 millions d’entre-eux mis au chômage partiel, ont eu le temps de interroger sur le sens à donner à leur travail et sur ses modalités.

Chez les séniors ou ceux qui s’approchent de la retraite, l’argument de la paresse tombe mal quand on s’aperçoit qu’un retraité sur trois s’engage dans une association au moins une fois par semaine, prennent en charge leurs petits-enfants à hauteur de vingt-trois millions d’heures de garde par semaine en France et jouent un rôle central dans la politique locale (l’âge moyen des nouveaux maires est de 59 ans). On le voit les séniors restent très actifs dans la société.

Equilibre entre la vie personnelle et vie professionnelle

La quête pour trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle est indispensable pour espérer un bien-être mental, émotionnel et physique. Bien que cet équilibre  semble difficile à trouver compte-tenue des exigences du travail et des obligations personnelles en constante concurrence, voici quelques idées simples mais exigeantes pour aider à trouver cet équilibre :

1. Établir des limites claires : Définir des heures de travail et de loisirs fixes et essayez de les respecter autant que possible.
2. Apprendre à dire non : Apprenez à dire non aux demandes de travail qui pourraient interférer avec vos obligations personnelles ou votre temps libre.
3. Faire des activités que nous aimons : Planifier du temps pour faire des activités qui nous apportent de la joie et qui nous aident à nous détendre.
4. Rester connecté avec les autres : Maintenir des liens forts avec notre famille et nos amis, et consacrer du temps à des activités sociales qui nous aident à nous détendre et à nous amuser.
5. Prioriser notre santé : Prendre soin de notre santé mentale et physique en nous assurant de manger sainement, de faire de l’exercice régulièrement et de dormir suffisamment.
6. Chercher de l’aide si nécessaire : Si nous avons du mal à trouver un équilibre sain, ne pas hésiter à chercher de l’aide auprès d’un professionnel de la santé mentale ou d’un conseiller en orientation.

En fin de compte, trouver un équilibre sain entre la vie professionnelle et la vie personnelle nécessite une planification, une organisation et une communication efficaces. Il est important de se rappeler que les deux domaines sont importants, et qu’un équilibre sain contribue à un bien-être global et à une vie plus épanouissante.

Réussir sa vie ou réussir dans la vie, grande question ?

La question de savoir si l’on doit chercher à réussir sa vie ou à réussir dans la vie est une question complexe et sujette à débat. En général, réussir sa vie implique de trouver un sens à sa vie avec le sentiment d’un accomplissement personnel et de bonheur, tandis que réussir dans la vie implique souvent d’atteindre des objectifs de carrière ou financiers.

En fin de compte, la réponse à cette question dépend des valeurs, des priorités et des objectifs individuels de chacun. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, mais plutôt une question de trouver ce qui est le plus important pour soi et de travailler à la réalisation de ces objectifs.

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