Depuis le début de la crise du coronavirus, les habitudes de consommation des Français sont bouleversées : anticipation du confinement, crainte de manquer…

Pourquoi l’alimentation occupe-t-elle une telle place dans nos vies confinées ? Les Français ont-ils peur de la pénurie ou de la faim ? 44 % des Français ont modifié leurs habitudes alimentaires. Les chiffres de la grande distribution sont sans dessus dessous ! Elle nous offrent un portrait redessiné de la France confinée. Selon l’institut Nielsen, la semaine du 9 au 15 mars avait déjà signé un record pour les ventes de produits de grande consommation : +38% en valeur par rapport à la même semaine de l’an passé, avec même +84% au lendemain de l’annonce de la fermeture des écoles et +108% le dimanche, juste après celle de fermeture des commerces non essentiels.

Difficultés d’accès à l’approvisionnement

Il est vrai qu’aujourd’hui faire ses courses devient compliqué. L’accès à la nourriture est un facteur d’inégalités sociales. On parle ici de l’accès aux lieux d’approvisionnement. Il y a des espaces urbains avec une forte densité de commerces de tailles différentes et il y a des lieux dans lesquels le choix de commerce est restreint et la distance parfois grande. Cela ne concerne pas seulement les quartiers sensibles, mais aussi des zones périurbaines et des communes de petite taille. De ce point de vue, la réouverture de certains marchés est une très bonne nouvelle pour les consommateurs, mais aussi pour des producteurs et des petits commerçants.

Injonctions multiples à visée de santé

Les injonctions sur la santé sont nombreuses dans nos sociétés modernes médicalisées. Et la médicalisation de l’alimentation est une des caractéristiques des sociétés contemporaines. Elle s’enracine dans le désir d’être en bonne santé et trouve une justification dans les arguments scientifiques qui justifient les liens positifs (effets bénéfiques) et négatifs entre alimentation et santé. Dans le même temps, les questions d’esthétique corporelle de maintien de la ligne renforcent cette médicalisation. Cependant, en temps normal, et surtout dans la culture française, les valeurs liées à la gastronomie, à la convivialité, tempèrent et font contrepoint.

L’épisode dramatique que nous vivons fait passer la « raison sanitaire » au premier plan et constitue un contexte favorable à la fois à l’émission d’injonctions et à leur réception pour un large public. Cependant, tout le monde dans la société n’a pas la même sensibilité à ces injonctions et les dimensions sociales et culturelles de l’alimentation, dans le contexte du confinement, sont aussi transformées, et pour certaines exacerbées.

Le sentiment inédit de passer de repas en repas

La situation actuelle rapatrie vers le domicile les repas que nous prenons en temps normal à la cantine, au resto universitaire, dans les restaurants d’entreprise et dans toutes les formules de restauration publiques. Dans la vie quotidienne d’une famille, la question habituelle « Qu’est qu’on mange ce soir ? » est devenue « Qu’est ce que nous mangeons ce midi et ce soir ? » Et ce choix n’est pas si simple, parce que nous avons l’habitude d’exercer notre choix de façon individuelle au moment du repas de midi et que, désormais, il doit être négocié, construit, plus ou moins collectivement.

De plus, ces repas doivent être préparés au sein du foyer. Ce qui veut dire qu’il faut d’abord s’approvisionner et il y a là de nouvelles contraintes. Faire les courses pour plusieurs jours suppose de planifier. Il y a des inquiétudes sur la disponibilité des produits, sur les risques de contamination… Puis il faut cuisiner, ce qui peut être à la fois une source de contraintes et de plaisirs. Dans le contexte que nous vivons, l’alimentation prend une place bien plus importante que dans la vie normale et se trouve au centre de la vie du groupe.

Recomposition des rôles et des genres

Le confinement crée des situations très diverses. Dans certains ménages, tout le monde est confiné. Dans d’autres, un ou plusieurs membres travaillent dans différents « métiers indispensables » au fonctionnement de la société. Dans d’autres enfin, tous les adultes sont sur le pont et la gestion des temps de travail et domestique est plus complexe encore. Dans tous les cas, une redistribution des rôles domestiques entre les membres et entre les genres a lieu. Et pourra sans doute être l’occasion d’une recomposition. Une bonne chose dans un secteur ou le changement est lent…

Du temps et ce qu’il faut pour cuisiner

La farine, les pâtes, les œufs, le riz sont des produits de base pas chers qui se conservent… Mais pour les œufs, la farine et le sucre : ce sont aussi des matières premières qui permettent de faire des aliments, comme du pain, de la pâte à pizza ou à tarte, des pâtisseries sucrées ou salées, etc. Et comme lorsque l’on est confiné, on a du temps, c’est aussi l’occasion de faire la cuisine. Pour cuisiner, c’est bien d’avoir des stocks. Ça ouvre les possibilités.

Faut-il aussi rappeler l’importance symbolique du pain ? Malgré la baisse des quantités consommées, ce produit reste central dans la hiérarchie symbolique des aliments. Une importance qui se renforce en temps de crise. Au point que certains se mettent à en faire eux-mêmes.

L’alimentation est un marqueur social

L’alimentation est un marqueur social, un marqueur culturel. Il est des aliments « totems » qui représentent une appartenance sociale. Dans les couples mixtes, les enfants font l’expérience d’une socialisation multiple, à quoi correspondent les plats du pays de maman et ceux du pays de papa. Pourquoi se donner tant de mal à cuisiner ? Parce que l’on transmet à travers eux une part de ce que nous sommes socialement, un sens de l’esthétique, une définition du « bon »… Un ensemble de choses qu’il faut apprendre, comme on apprend une langue, pour être membre d’une société.

By Thierry DUVAL

Bien manger, Bien bouger, Bien-être définit la règle de trois de Topequilibre. L'objectif de ce blog est de partager le fruit de mon expérience professionnelle pour une santé durable.


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