Ce n’est pas excessif de considérer le changement climatique comme la plus grande menace du 21e siècle pour la santé mondiale par le nombre de personnes concernées et ses effets notables sur notre santé. Ce qui est nouveau, c’est que ces évènements climatiques se produisent subitement et ne se répètent plus de la même manière ni dans le temps ni dans l’espace, ce qui aggrave les risques sanitaires existants.
La canicule se généralise
Cet été, marqué par une succession de sécheresses, de canicules, d’incendies et d’orages fut celui de tous les dangers, préfigurant notre avenir sous l’effet du dérèglement climatique. Ce futur s’annonce encore plus sombre que prévu en France. Selon de nouvelles projections climatiques, le réchauffement pourrait être jusqu’à 50 % plus intense au cours du siècle que ce que montraient les précédentes estimations.
La chaleur a un effet immédiat sur l’organisme. Les témoignages des personnes sensibles à la chaleur (les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, handicapées ou malades) nous montrent l’impact important de ces changements sur leur santé.
Lorsqu’il est exposé à la chaleur, le corps humain s’adapte et se protège en activant des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température (transpiration, augmentation du débit sanguin au niveau de la peau par dilatation des vaisseaux cutanés, etc.). Or, ce stress thermique rend très difficile la régulation de notre corps qui peut être dépassé causant des pathologies liées à la chaleur, dont les principales sont une déshydratation avec des maux de tête, des nausées, des crampes musculaires, la perte de sommeil, une baisse de l’immunité conduisant à un épuisement physiologique, une décompensation cardiovasculaire comme l’hypertension artérielle et la mort par hyperthermie pour les plus fragiles. L’exposition renforcée au soleil multiplie et aggrave les maladies de peau. Ces épisodes de chaleur constituent également un risque accru de cancer, mais aussi aggraver le développement du cancer existant.
Moustiques et maladies infectieuses
La hausse des températures et l’humidité des fortes pluies font la bonne affaire des moustiques comme le tigre qui se reproduisent dans des conditions qui leur sont devenues maintenant très favorables. Malheureusement, ces moustiques sont la cause de nombreuses maladies infectieuses (Encéphalites, Dengue, Chikungunya, Fièvre jaune…) et les tiques donnent la maladie de Lyme. Certains agents pathogènes profitent de ces températures plus chaudes pour proliférer dans la nourriture et provoquer des intoxications alimentaires.
Malnutrition, sous-nutrition et famine
Les épisodes d’intenses sécheresses suivies par des inondations catastrophiques, les multiples incendies viennent détruire l’habitat direct de nombreuses populations les poussant à évacuer les territoires mais également saccagent leurs récoltes et en diminuent les rendements. Ces catastrophes climatiques et humanitaires sont à l’origine de sous-nutrition, malnutrition et famine.
Accès à l’eau potable
L’accès à l’eau potable devient un problème vital pour tout le monde. Quand l’eau vient à manquer par la sècheresse, la pollution de l’eau, le puisement excessif des nappes souterraines, cette pénurie vient s’ajouter à la pénurie alimentaire et placent les populations dans un désarroi et un état de santé précaire.
Pathologies respiratoires et digestives
La pollution et les températures plus chaudes et durables entraînent une augmentation des niveaux d’ozone, qui endommage les voies respiratoires et aggrave l’asthme et les maladies pulmonaires chroniques comme l’emphysème et la bronchite mais aussi des pathologies de type inflammatoires de l’intestin, l’obésité, le diabète…En outre, les plantes produisent plus de pollen et les personnes allergiques voient leurs allergies s’aggraver et la saison des allergies durer plus longtemps.
Eco-stress post-traumatique
Que dire des dégâts psychologiques causés par les ouragans, l’élévation du niveau des mers, la chaleur qui obligent les personnes à fuir et à migrer et qui mènent indirectement à la ruine économique. Survivre à une catastrophe climatique a également des effets durables sur la santé mentale. Ces changements climatiques extrêmes peuvent entraîner une augmentation de la consommation d’alcool, de l’anxiété, de la colère et des troubles de type stress post-traumatique. Il a été établi une corrélation nette entre la hausse des températures et le taux de suicide.
Comment se protéger au mieux à notre niveau ?
Je ne vais pas ici évoquer les actions nécessaires et indispensables pour lutter contre ce réchauffement climatique, ce qui est l’affaire de tous mais plutôt orienter mon regard sur les possibilités de nous mettre en sécurité sanitaire. Cela nous concerne tous. Que nous recommandent les experts du ministère de la santé ?
- Tout d’abord de demander conseil à notre médecin pour mieux comprendre notre état de santé. Il est important de faire le point avec lui sur notre état de santé afin d’évaluer les risques encourus (en cas de coup de chaleur, allergènes, moustiques…) et face aux premiers symptômes pour mieux s’en protéger. De même, il est utile de repérer avec lui les interactions stress-médicaments.
- Avoir en notre possession quelques médicaments d’urgence en fonction de nos besoins si nous avons un traitement pour une maladie chronique en cas de malaise.
- Surveiller les alertes de chaleur et trouvez des lieux pour rester au frais (climatisation, brumisateur). Cette recommandation simple limite efficacement les risque de malaise dues à la chaleur excessive. Le bon réflexe est aussi d’avoir une attention pour les personnes fragiles, de prendre de leurs nouvelles en les appelant pour s’assurer qu’ils sont en sécurité pendant la vague de chaleur. Fermer les volets pour garder chez soi un environnement frais contribue à mieux dormir et choisir de ventiler la maison la nuit quand la température descend.
- Boire de l’eau régulièrement sans attendre d’avoir soif, surtout pour les personnes âgées qui ne ressentent pas la soif doit être un réflexe lors d’une canicule. Ayons à portée de mains une bouteille d’eau. Boire de l’alcool n’est pas une bonne idée car il n’étanche pas la soif tout comme les boissons caféinées ou sucrées. N’hésitons pas à prendre une douche fraiche plusieurs fois par jour pour descendre notre température ou celle de nos proches.
- Une nourriture équilibrée et en quantité suffisante apporte les sels minéraux, l’énergie et la protection dont notre organisme pour se défendre face aux agressions du soleil. Mangeons des fruits (melon, pastèque, prunes, raisin, agrumes) et des crudités (concombre, tomate), sauf en cas de diarrhées.
- Faisons le choix de pratiquer des physiques douces et sans efforts pour ne pas se mettre en danger et surtout pas dehors pendant les grandes chaleurs.
- Portons des vêtements amples, légers et de couleurs claires et dehors protégeons-nous du soleil (lunettes, chapeau, crème solaire)
- En cas de malaise, appelons le 15.