La reconnaissance au travail, ça change la vie !

Se sentir reconnu à sa juste valeur a un impact considérable sur la motivation, l’engagement au travail… et le bonheur à le faire ! Comment bien utiliser un levier essentiel pour le confort moral de des troupes, et le nôtre ?

Sept salariés français sur dix

Une grande partie des salariés français estiment que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur par leur employeur. Sept salariés français sur dix estiment ne pas être reconnus à leur juste valeur dans leur travail, selon une étude de 2018 d’Odoxa-Dentsu Aegis Network. Et le reproche s’adresse directement aux n+1 : selon une enquête de 2016 de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), 72% des salariés s’estiment reconnus par leurs collègues, 68% par leurs clients, 55% par leurs collègues d’autres services… mais seulement un sur deux par son supérieur ! En cause, une certaine déshumanisation du travail, liée aux technologies numériques.

Rapports humains et conséquences

La reconnaissance au travail passe par les échanges humains et la rencontre. Manque de temps, surcharge de travail, indisponibilité, les managers ont souvent le sentiment eux-mêmes de ne pas être reconnus par leur hiérarchie ou par leurs équipes.

Les conséquences sont sérieuses. L’absence de considération est la première cause de mal-être au travail. Au-delà des considérations professionnelles, le manque de reconnaissance semble se répercuter également sur la santé. Selon une étude de 2016 de la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, le manque de reconnaissance triple le risque de maladie et double celui d’état dépressif chez les salariés, soit un impact plus important sur le bien-être des collaborateurs que le “job strain”, le “travail sous pression” ! A l’inverse, le pouvoir de la reconnaissance est énorme : Elle a un impact direct sur le turnover, l’absentéisme, l’engagement, la conflictualité et, à l’arrivée, les comptes d’exploitation.

La magie du sentiment d’exister

L’explication se loge dans notre cerveau. Plus on donne à l’autre le sentiment d’exister, plus on suscite chez lui le besoin d’offrir en retour, explique Pierre-Marie Lledo, directeur de recherche en neurosciences au CNRS : “Si vous offrez quelque chose à quelqu’un, cette personne aura tendance à donner en retour un “bonus” de 35% sur le prix réel de votre cadeau”, explique le chercheur. C’est bien la raison pour laquelle la reconnaissance suscite autant d’implication et de motivation chez ceux qui la reçoivent… que de déception et d’amertume chez ceux qui en sont privés.

Plusieurs formes de reconnaissance

La première, dite existentielle, s’adresse à l’individu en tant que personne : elle passe par le respect, la courtoisie, le ” bonjour “, l’attention… C’est la plus simple, la plus évidente, mais pas la moins efficace des façons de donner à l’autre le sentiment d’exister : selon une étude de l’assureur Malakoff Médéric, 57% des salariés français associent le bonjour du matin au sentiment du bien-être en entreprise. Simple comme bonjour !

Deuxième type de reconnaissance, celle qui concerne les résultats. C’est la plus usitée car elle se fonde sur un critère mesurable. Cette reconnaissance reste mal orientée dans la mesure où elle en fait fi de l’investissement des collaborateurs. Omettre la reconnaissance de l’effort fourni au motif que l’objectif n’a pas été atteint peut générer un sentiment d’injustice et de frustration, à fortiori lorsque cet « échec » relève de causes exogènes et indépendantes des collaborateurs. Dans une étude similaire, le baromètre Edender Ipsos aboutit aux mêmes conclusions, et classe le manque de reconnaissance au travail à la tête des facteurs de démotivation, loin devant la rémunération et le burnout.

Vous pouvez en ce cas vous rattraper en apportant à votre salarié la reconnaissance de ses compétences, techniques et comportementales. Ou, encore plus simplement, reconnaître ses efforts, “le parent pauvre de la reconnaissance”. Il s’agit là de valoriser l’investissement au travail, même en cas de résultats défaillants. L’énergie que les gens mettent dans leurs tâches est aussi importante que les objectifs qu’ils atteignent.

Or, devoir se dépêcher, être constamment interrompu pour une tâche plus urgente ou ne pas avoir les moyens de faire correctement son travail augmentent aussi le ressenti du manque de reconnaissance. Il est possible de rectifier le tir en allégeant l’inconfort de vos collaborateurs. En ayant l’impression d’être respectés en tant que professionnels, ils renforceront tout seuls leur précieuse estime de soi.

Autres formes de reconnaissances

60% des entreprises sondées concrétisent la reconnaissance par le biais d’une rétribution financière (prime, augmentation salariale, avantages en nature), 59% optent pour une reconnaissance à dimension organisationnelle (plus d’autonomie, plus de responsabilité, promotion) et 27% adoptent la rétribution symbolique (cadeaux, célébrations, médailles…).

Ce virus révélateur de notre manque de reconnaissance

Les citoyens ne se trompent pas et chaque soir applaudissent avec ferveur ceux qui sont prêts à donner leur vie pour sauver celle des autres. N’y a-t-il pas là une preuve d’engagement suprême qui mérite admiration reconnaissance et respect, quelque soient les professions à l’action face à cette catastrophe humaine. Nous leur devons notre reconnaissance, solidarité et soutien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.