
“Rien n’est permanent sauf le changement” disait Héraclite
Nous vivons une incroyable période de changements. Or, pour profiter pleinement des changements, il faut être capable de les comprendre et de s’y adapter rapidement en modifiant nos opinions avant qu’il ne soit trop tard… Jusqu’en 2005, beaucoup de gens ne croyaient pas au succès d’internet. Par exemple, les dirigeants de Kodak ne croyaient pas au succès de la photo numérique et restaient persuadés que le public voulait éternellement voir ses photos sur du papier. Ils ne voyaient pas arriver les appareils photo numériques dont la mémoire interne remplace à présent la pellicule. Depuis début 2012, l’entreprise est menacée de faillite.
Avoir peur du changement, c’est normal
Plutôt que de parler de peur du changement, il serait préférable de parler de résistance au changement. Parce que la peur n’est qu’un des nombreux visages de cette résistance. La résistance au changement est normale, universelle, inévitable et saine. C’est une stratégie de survie.
En opposant certaines réticences face à la nouveauté, l’être humain cherche paradoxalement avant tout un équilibre , essentiel à son bien-être. Il tente de se rassurer sur le fait que finalement, rien ne changera dans son environnement quotidien. Par contre, ce qui est problématique pour lui, c’est de résister tout le temps, d’en faire une posture de vie. C’est cela qui nous use.
Ce qui est plus ou moins difficile à vivre, c’est d’accepter que ce que nous avons connu dans le passé ne sera plus là, ne reviendra plus. C’est l’étape où nous devons faire des deuils, où nous devons lâcher prise. Voilà le plus grand défi personnel. Par exemple, un changement imposé au travail nous obligera à faire le deuil des manières habituelles de travailler. La venue d’un enfant nous forcera à modifier le fonctionnement de notre couple. Une séparation ou un décès nous obligera à refaire notre vie autrement.
Quels sont les freins au changement ?
Pour être en mesure d’anticiper le changement, il est essentiel de connaître les freins au changement. Il n’est facile pour personne de s’adapter à un changement. Une personne aura tendance à résister lorsqu’elle ressent le changement comme une menace pour son travail et son confort, comme par exemple la modification des repères habituels (temporels, spatiaux, émotionnels, comportementaux, etc.), ou encore la remise en cause de son activité, son emploi, etc. Il existe trois principales raisons et forces psychologiques de la résistance :
- Ne pas savoir : peur de l’inconnu;
- Ne pas être capable : perte de pouvoir;
- Ne pas avoir le goût : incertitude face au futur.
Face au changement, une personne passe par 5 phases plus ou moins longues, plus ou moins douloureuses selon chacun, mais toutes incontournables (et qu’il faut anticiper) :
- La résistance : refus de voir sa réalité altérée
- L’acceptation : le changement devient pour la personne une chose possible mais pas souhaitable. Elle va donc chercher à la rendre moins inconfortable et douloureuse.
- La dépression : la personne comprend qu’elle a perdu la bataille.
- La résignation : la personne accepte le changement, mais se sent contrainte et forcée.
- L’intégration : le changement ne se ressent plus, comme s’il n’avait jamais existé.
Tout le monde peut-il s’adapter au changement?
La réponse est oui et non. Oui, parce que l’être humain est un champion de l’adaptation au changement. Il grandit, fait des choix, évolue. Mais en cours de route, il développe souvent des idées qui ne l’aident pas pas du tout, qui favorisent son impuissance et rendent l’adaptation plus difficile. Des idées à propos de lui-même, de ses capacités. Par exemple : Il n’y a qu’à moi que ça arrive, Je n’ai pas le choix, je ne peux rien faire, il n’y a rien à faire, Je suis trop âgé pour changer, trop habitué, Je n’ai pas de valeur.
Ces croyances le conduisent à adopter une posture de victime. C’est bien connu, une des plus grandes sources de stress, c’est le sentiment de ne pas avoir le contrôle. Il y a un tas de situations que nous ne pouvons contrôler, mais nous avons tous du pouvoir sur notre façon de percevoir celles-ci.
Les recherches en psychologie ont démontré que lorsque les habiletés des individus sont comparables, ceux qui sont persuadés de leur capacité d’entreprendre des changements et de prendre la maîtrise de leur vie réussissent mieux à solutionner des problèmes, ressentent moins de tension lorsqu’ils sont stressés, rechutent moins souvent, sont plus efficaces pour relever des défis que ceux qui se sentent davantage gouvernés par le destin, les autres et qui ne croient pas qu’ils peuvent changer le cours des événements.
Comment se prépare-t-on au changement ?
Dans un premier temps, évitons les questions paralysantes qui ont encore plus de chances de miner notre confiance, de provoquer le stress, l’impuissance, l’accablement, le sentiment d’être une victime, un martyr. Il est préférable de s’orienter vers des questions aidantes qui centrent notre attention sur la partie de la réalité où se trouvent nos ressources, notre pouvoir personnel. Se demander plutôt : Qu’est-ce que je veux vraiment ? La meilleure façon de sortir d’un état d’esprit paralysant, c’est d’orienter notre attention sur le résultat que nous désirons atteindre plus que sur le problème, sur l’état d’esprit que nous souhaitons vivre plus que sur celui que nous voulons éviter.
Ensuite, décidons de prendre les commandes. Cela permet de sortir du cycle de la victime ou du martyr. Nous avons chacun notre parcours et notre responsabilité c’est d’en faire un beau parcours, de ne pas en être une victime. Ensuite, en cultivant tous les jours des idées qui nous encouragent. Par exemple : Je ne peux pas toujours empêcher les événements qui surviennent, mais je peux contrôler ma façon d’y réagir, Je ne suis pas parfait, ce n’est pas grave si je fais des erreurs, J’ai de la valeur quoiqu’il arrive, Ce que je ne sais pas, je peux l’apprendre.
Quels sont les pièges à éviter?
S’entêter et refuser de lâcher prise : pendant que nous continuons à résister, le temps passe et nous retardons l’occasion d’évoluer et de transformer notre vie autrement.
Revenir dans le passé : face à de nouvelles situations, l’être humain cherche naturellement une réponse dans son répertoire de vieux comportements. Même s’ils ont fonctionné auparavant, parfois ils ne sont plus adaptés à la nouvelle réalité. Le temps est venu pour maintenant créer, innover. Cette nouvelle réalité requière donc de trouver des solutions nouvelles, de développer de nouveaux comportements.
En vieillissant, nous apprenons différemment et nous devons nous attendre à ce que ce soit plus difficile. Or, nous devons prendre la décision d’apprendre à nouveau par la lecture, l’expérimentation, le choix d’une formation adéquate, etc. Tout cela va nous permettre de créer et nous renouveler.
Se lancer tête baissée en avant sans réfléchir. La personne qui vient de subir une séparation et qui se lance immédiatement dans une nouvelle relation sans réfléchir se condamne parfois à revivre le même scénario. Elle doit prendre le temps de penser à ce qu’elle veut vraiment, au genre d’union ou de conjoint qu’elle souhaite.
Se décourager : Pourquoi ça n’arrive qu’à moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Pourquoi je ne parviens pas à prendre le dessus ? Pourquoi les autres ne font rien ? N’oublions pas qu’une nouvelle habitude prend en moyenne 66 jours à s’installer. Pendant ce temps, encourageons-nous, en attendant que le changement soit non seulement accepté mais aussi intégré. Un jour, la confiance reviendra et nous constaterons les avantages de ce changement.
Ne pas prendre soin de soi et de son bien-être : ce qui est normal habituellement, mais encore plus en situation de changement. Apprenons à entretenir et à provoquer en nous un état d’esprit positif qui va nous soutenir moralement. Apprenons aussi à protéger notre état d’esprit positif. Est-ce que certaines personnes ont le don de miner notre confiance ou notre estime de nous-même ? Est-ce que l’écoute de certains médias nous trouble ? Prenons-en conscience et apprenons à bien nous entourer. En cas de stress important, recherchons activement les occasions de rire et de se détendre avec des amis, en faisant de l’exercice, etc.
Comment maîtriser la peur du changement ?
D’abord, en faisant une place légitime aux émotions que suscite le changement que nous vivons. Personne n’aime se sentir anxieux, menacé, désillusionné, en colère, incompétent, frustré ou coupable. Pourtant, il n’est pas rare même qu’un changement important entraîne une baisse de l’estime de soi.
Ensuite, en prenant le temps de trouver le ou les deuils que nous devons faire. Il faut savoir que notre peur du changement est souvent à la mesure de ce que nous devons laisser derrière.
De plus, il n’est pas inutile ni honteux de trouver du support autour de soi. Ce pourra être une personne de confiance et qui sera prête à nous écouter vraiment. Ce pourra aussi être un professionnel de l’aide capable de garder une certaine distance pour mieux nous accompagner et nous apprendre à relativiser en centrant notre attention sur ce qui n’a pas changé. Après tout, nous restons la même personne qui a déjà traversé des changements dans le passé. Si nous l’avons déjà fait, alors nous avons la capacité de le réaliser à nouveau.
Prenons la résolution qui s’impose !
“ Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge “ Winston Churchill

Bien manger, Bien bouger, Bien-être définit la règle de trois de Topequilibre.
L’objectif de ce blog est de partager le fruit de mon expérience professionnelle pour une santé durable.