Négativisme et estime de soi

Illustration : Jilème

On mesure mal l’influence inconsciente de nos paroles sur le développement de l’estime de soi des enfants, en particulier dans une société comme la nôtre où la critique est érigée en critère d’intelligence, et la louange en faiblesse.

Un chercheur, Shad Helmstetter, a pris le temps de compter combien de fois (approximativement…) un enfant élevé dans une famille ordinaire s’était fait dire « non » ou « ne fais pas ceci ou cela » entre sa naissance et ses 18 ans : 148 000 fois !

Dans School Matters, une étude sur 50 adolescents anglais, les chercheurs se sont intéressés à l’école et à la famille. Ils ont noté que :
– Les enseignants consacrent moins de 1% de leur temps à féliciter leurs élèves,
– Chaque enfant entend à l’école en moyenne 15 000 déclarations négatives chaque année,
– Dans sa famille, un enfant entend en moyenne 16 déclarations négatives ou injonctives (« Fais ceci ! », « Ne fais pas cela ! », « Dépêche-toi ! ») pour seulement 1 positive.

Nul doute que ces messages répétés, où le positif est en très grande partie occulté par le négatif, finisse par influencer la manière de se voir des enfants, et qu’ils aient bien du mal à s’accepter, à s’aimer, à développer sereinement leurs compétences et leurs talents.

Selon les neurosciences, les messages reçus par le jeune enfant seraient enregistrés dans une partie de son cerveau sur laquelle l’adulte qu’il deviendra ne pourra généralement exercer ni choix ni remise en cause. Donc nous risquons de porter toute notre vie le poids de ce négativisme subi dans notre enfance.

Bruno Hourst

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.